SANCTUAIRE
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

SANCTUAIRE

Ésotérisme, Paranormal, Croyances, Religions...
 
AccueilDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Manga Chainsaw Man : où acheter le Tome 17 ...
Voir le deal
19.99 €

 

 Les conditions des rituels / rites magiques

Aller en bas 
AuteurMessage
Yehonatan33000
Admin
Yehonatan33000


Messages : 368
Date d'inscription : 24/05/2010
Age : 33
Localisation : Bordeaux

Les conditions des rituels / rites magiques Empty
MessageSujet: Les conditions des rituels / rites magiques   Les conditions des rituels / rites magiques Icon_minitimeSam 30 Juin 2012 - 12:20

Si maintenant nous passons à l'analyse du rite en général, nous devons noter d'abord qu'un précepte magique comprend, outre l'indication d'une ou plusieurs opérations centrales, l'énumération d'un certain nombre d'observances accessoires, tout à fait équivalentes à celles qui entourent les rites religieux.

Toutes les fois que nous sommes en présence de véritables rituels, de manuels liturgiques, l'énumération précise des circonstances n'y manque point.

Le moment où le rite doit s'accomplir est soigneusement déterminé.
Certaines cérémonies doivent se faire la nuit ou à des heures choisies de la nuit, à minuit, par exemple;
d'autres, à certaines heures du jour, au coucher du soleil ou à son lever ; les deux crépuscules sont spécialement magiques. Les jours de la semaine ne sont pas indifférents ; tel le vendredi, le jour du sabbat, sans préjudice des autres jours : dès qu'il y a eu semaine, le rite a été affecté à un jour fixe.

De même, le rite est daté dans le mois, mais il l'est surtout, et peut-être de préférence, par le cours et le décours de la lune. Les dates lunaires sont celles dont l'observance est le plus généralement fixée. Dans l'Inde ancienne, théoriquement, tout rite magique
était attaché à un sacrifice de la nouvelle et de la pleine lune. Même, il semble résulter des textes anciens et il appert de textes plus modernes que la quinzaine claire était réservée aux rites de bon augure, la quinzaine obscure aux rites de mauvais augure. Le cours des astres, les conjonctions et les oppositions de la lune, du soleil, des planètes, les positions des étoiles sont également observés. Par là, l'astrologie se trouve annexée à la magie, à tel point qu'une partie de nos textes magiques grecs se trouve dans des ouvrages astrologiques, et que, dans l'Inde, le grand ouvrage astrologique et astronomique du haut moyen âge consacre à la magie
toute sa dernière partie.

Le mois, le numéro d'ordre de l'année dans un cycle entrent quelquefois en ligne de compte. En général, les jours de solstice, d'équinoxe, et surtout les nuits qui les précèdent, les jours intercalaires, les grandes fêtes, chez nous, celles de certains saints, toutes les époques un peu singularisées sont tenues pour exceptionnellement favorables. Il arrive que toutes ces données s'enchevêtrent et déterminent des conditions très rarement réalisables ; si l'on en croyait les magiciens hindous certains rites ne pourraient se pratiquer
avec fruit que tous les quarante-cinq ans.

La cérémonie magique ne se fait pas n'importe où, mais dans les lieux qualifiés.
La magie a souvent de véritables sanctuaires, comme la religion ; il y a des cas où leurs sanctuaires sont communs, par exemple en Mélanésie, en Malaisie et aussi dans l'Inde moderne, où l'autel de la divinité de village sert à la magie ; dans l'Europe chrétienne, où certains rites magiques doivent être exécutés dans l'église et jusque sur l'autel. Dans d'autres cas, le lieu est choisi parce que les cérémonies religieuses ne doivent pas s'y faire et qu'il est soit impur, soit tout au moins l'objet d'une considération spéciale. Les cimetières, les carrefours et la forêt, les marais et les fosses à détritus,
tous les endroits où habitent les revenants et les démons, sont pour la magie des places de prédilection. On fait de la magie sur les limites des villages et des champs, les seuils, les foyers, les toits, les poutres centrales, les rues, les routes, les traces, en tout endroit qui a une détermination quelconque. Le minimum de qualification dont on puisse se contenter, c'est que le lieu ait une corrélation suffisante avec le rite ; pour enchanter un ennemi, on crache sur sa maison ou devant lui. A défaut d'autre détermination, le magicien trace un cercle ou un carré magique, un templum, autour de lui, et c'est là qu'il travaille.

Nous venons de voir qu'il y avait, au rite magique comme au sacrifice, des conditions de temps et de lieu. Il y en a d'autres encore.

On utilise sur le terrain magique des matières et des instruments, mais ces derniers ne sont jamais quelconques. Leur préparation et leur choix sont l'objet de rites et sont même tout particulièrement soumis, eux aussi, à des conditions de temps et de lieu. Ainsi, le chamane cherokee va chercher ses herbes médicinales à tel jour de la lune, au lever du soleil; il les cueille dans un ordre fixé, avec certains doigts, en ayant soin que son ombre ne porte pas sur elles, et après avoir exécuté des circuits rituels.

On emploie du plomb qui vient des bains, de la terre qui vient du cimetière et ainsi de suite.

La confection ou la mise en état des choses, des matériaux du rituel, est longue, minutieuse.

Dans l'Inde, tout ce qui entrait dans la composition d'une amulette ou d'un philtre devait obligatoirement avoir macéré, être oint longtemps à l'avance et d'une façon spéciale.

Normalement, les choses magiques sont, sinon consacrées au sens religieux, du moins incantées, c'est-à-dire revêtues d'une sorte de consécration magique.

Outre ces enchantements préalables, une bonne partie des choses employées ont déjà,comme souvent la victime du sacrifice, une première qualification.

Les unes sont qualifiées par la religion, restes de sacrifices qui eussent dû être consommés ou détruits, os de morts, eaux de lustration, etc.

Les autres sont généralement, pour ainsi dire, disqualifiées, comme les restes de repas, les détritus, les rognures d'ongles et les cheveux coupés, les excréments, les foetus, les ordures ménagères et, en général, tout ce qu'on rejette et qui n'est pas d'un emploi normal.

Puis viennent un certain nombre de choses qui paraissent être employées pour elles-mêmes, en vertu de leurs propriétés réelles ou supposées, ou encore de leur corrélation avec le rite : animaux, plantes, pierres ; enfin, d'autres substances telles que la cire, la colle, le plâtre, l'eau, le miel, le lait, qui ne servent qu'à amalgamer et à utiliser les autres et semblent être le plat sur lequel la cuisine magique est servie. Ces dernières substances elles-mêmes ont souvent leurs vertus propres et sont l'objet de prescriptions, quelquefois très formelles : dans l'Inde, il est, d'ordinaire, prescrit d'employer le lait d'une vache d'une couleur déterminée et dont le veau a la même couleur qu'elle. L'énumération de toutes ces substances forme la pharmacopée magique. Elle a dû tenir dans l'enseignement de la magie la place considérable qu'elle occupe dans les doctrinaux.

Mais si, pour le inonde gréco-romain, elle est si énorme qu'elle semble illimitée, c'est que la magie gréco-romaine ne nous a pas laissé de rituel ou de Code magiques pratiques qui soient généraux et complets. Il ne nous semble pas douteux que, normalement, pour un groupe défini de magiciens, en un temps donné, elle ait été presque parfaitement limitée, comme nous le voyons dans les textes atharvaniques, aux chapitres VIII à XI du Kauçika Sûtra, ou même dans les manuscrits cherokees. Les listes de matières ont eu, selon nous, le caractère impératif d'un Codex de pharmacie et nous considérons, en principe, les livres de pharmacopée magique qui nous sont intégralement parvenus, comme ayant été, chacun à son heure, le manuel complet et limitatif d'un magicien ou d'un groupe de magiciens.

L'ensemble de toutes ces observances concernant le temps, le lieu, les matériaux, les instruments, les agents de la cérémonie magique, constitue de véritables préparations, des rites d'entrée dans la magie, semblables aux rites d'entrée dans le sacrifice, dont nous avons
parlé ailleurs.


Ces rites sont si importants qu'ils forment eux-mêmes des cérémonies distinctes par rapport à la cérémonie qu'ils conditionnent.

D'après les textes atharvaniques, un sacrifice précède la cérémonie et souvent des rites surérogatoires s'y ni Ment, pour préparer chaque nouveau rite ; en Grèce, on prévoit la confection, longuement décrite, de phylactères spéciaux, prières orales ou écrites, talismans divers, qui ont pour but de protéger l'opérateur contre la puissance qu'il emploie, contre ses propres erreurs ou contre les machinations de ses adversaires.

On pourrait, du point de vue où nous sommes placés, considérer comme rites préparatoires un certain nombre de cérémonies, qui tiennent souvent une place sans proportion avec, l'importance du rite central, c'est-à-dire de celui qui répond précisément au but qu'on veut atteindre. Telles sont les danses magiques, la musique continuelle, les tamtams ; telles encore les fumigations, les intoxications. Toutes ces pratiques mettent les officiants et leurs clients dans un état spécial, non seulement moralement et psychologiquement, mais quelquefois physiologiquement différent de leur état normal, état qui est parfaitement réalisé dans les transes chamaniques, les rêves volontaires ou obligatoires, qui sont aussi des rites.

Le nombre et la grandeur de ces faits prouvent que le rite magique se passe dans un milieu magique différencié, milieu que l'ensemble des préparations de la cérémonie a pour objet de limiter et de distinguer des autres milieux.
A la rigueur, une simple attitude, un murmure, un mot, un geste, un regard suffit pour en indiquer la présence.
Revenir en haut Aller en bas
http://orbignis.monalliance.net
 
Les conditions des rituels / rites magiques
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» La nature des rites
» De la Géométrie Sacrée aux Symboles magiques

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SANCTUAIRE :: La Magie :: La Religion et Le Folklore :: Culte et Rituellie :: Les rituels (que sont ils ? à quoi servent ils ? comment fonctionnent ils ?) :: Quelques notions sur les rites-
Sauter vers: